Page:Mercier - La Destruction de La Ligue, ou la réduction de Paris, 1782.djvu/99

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Guincestre.

Et toi, ton masque est excellent ! Selon ceux à qui tu parles, on voit ton visage absolument changer. Tantôt ta voix est menaçante, ton œil enflammé, ton geste roide & dur ; tantôt ton regard est doux, ta parole humble, caressante ; ton front charitablement baissé ; & lorsque dans ces tems-ci tu contrefais l’air famélique, exténué, mourant, on diroit que tu vas rendre l’ame, surtout lorsque tu prends la quinte de ta petite toux seche…

Aubry, prenant l’air en question et toussant.

Comme cela, n’est-il pas vrai ?

Guincestre.

Admirable ! en vérité, admirable !… Tu ne te vois pas toi-même… Je te le répète, tu ne sais pas à quel point tu excelles…

Aubry, avec emphase.

Parler au peuple est une sorte d’éloquence que les plus grands clercs de ce monde ne