Page:Mercier - Le Nouveau Paris, 1900.djvu/154

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Tous les habitants d’une ville aussi immense que Paris appelés aux armes, donnèrent à la Commune l’audace d’envahir toute l’autorité, après en avoir fait l’essai ; elle devint au grand étonnement de tous une puissance formidable ; les Montagnards se firent alors du conseil de la Commune, comme ils s’étaient faits Jacobins. Ils n’entraient à la Convention que pour la trahir et la dissoudre, et ce qui était pis encore, pour la diffamer. Car ils avaient contraint la Convention à faire elle-même l’éloge de la journée du 31 mai, de sorte que les départements, sans cesse trompés, étaient dans l’ignorance la plus absolue sur ce qui se passait à Paris.

La Commune de Paris, qui l’eût imaginé ? c’est elle qui faisait des lois, et qui les exécutait.

J’ai vu six fois l’enceinte de la Convention investie par la force armée ; j’ai vu les volontaires destinés pour la Vendée, qu’on avait fait revenir sur leurs pas tout exprès pour cette expédition, tourner leurs armes contre les représentants du peuple ; et les citoyens de Paris venus pour les défendre, placés sur les derrières, ignorant absolument ce qui se passait dans l’intérieur de la salle, ou dans ses alentours, sur le point d’être massacrés eux-mêmes, s’ils n’égorgaient pas.


VIVE LA MONTAGNE !



Quiconque n’a point vu, n’a point entendu toutes ces sections populaires défiler et hurler en la manière accoutumée dans la salle de la Convention nationale, ne peut se former une image de ce qu’était ce peuple vociférant : Vive la Montagne ! Il n’était pas conduit, il était déchaîné dans tout ce que la licence peut imaginer de plus absurde et de plus violent. Les discours de ses orateurs, les réponses, des présidents, les hymnes patriotiques, les