vanté la capitale par un appareil de guerre ; il en naquit cette journée mémorable, qui fut toute grande, toute sublime, et la plus majestueuse dont parlera l’histoire.
LIVRE ROUGE
Qui ne sait pas maintenant ce que c’est ? Ce livre a conquis une foule d’honnêtes gens à la cause du patriotisme ; il a raffermi les faibles, convaincu les incrédules, éclairé les aveugles, donné un plus grand courage aux esprits droits, versé une sainte indignation et une généreuse énergie dans les âmes citoyennes ; et sous ce point de vue, c’est la plus utile et la plus éloquente brochure qui ait encore paru. Grâces immortelles en soient rendues aux membres courageux du Comité des pensions, qui après bien des efforts sont parvenus à l’arracher des mains des ministres dont elle révèle tous les crimes.
Le 1 Décembre 1789, M. le Camus dénonça à l’Assemblée nationale l’existence du Livre rouge. C’est un fort beau registre relié en maroquin du Levant et doré sur tranche, qui contient la liste des pensions dont voici quelques-unes.
À l’ouverture du cahier on voit un prince allemand qui en a quatre. La première, pour ses services comme colonel ; la seconde, pour ses services comme colonel ; la troisième, pour ses services comme colonel ; la quatrième pour ses services comme colonel. Total des pensions du prince allemand : quarante mille quarante-huit livres.
M. Claverie de Bamire : quatre pensions. La première et la seconde parce qu’il était en même temps secrétaire-interprète de deux régiments étrangers qui n’avaient pas besoin d’interprète, et qui étaient en garnison, l’un au Levant, l’autre au Couchant ; la troisième, parce qu’il était commis au Bureau de la guerre ; la quatrième, parce qu’il a été commis au Bureau de la guerre. Total : vingt-trois mille quatre cent soixante-neuf livres, dont quatre