Aller au contenu

Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/142

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
54
ASS

d’imagination, j’invite tous les poètes à écrire de verve et de furie, comme disait Montaigne, et à dédaigner les règles Asservissantes sous lesquelles on a voulu contraindre le génie, nul s’il n’est lui-même.

Assode. Homme rompu de maladies, et qui s’abandonne lui-même. Il fut courageux dans les premiers accès du mal ; mais bientôt en proie à l’inquiétude, il devint faible et Assode ; rien ne put le tirer de cet état.

Assombrir. Ce monopoleur homicide de tant d’Indiens qu’il avait affamés (lord Clive), avait beau voyager avec ses richesses, s’environner à table de convives nombreux, appeler la musique et la danse, porter ses regards sur les plus délicieuses campagnes, quand il voulait jouir de ces différens objets, le remords s’élevait dans son cœur, et venait Assombrir pour lui toute la nature.

Assombrissement. L’Assombrissement subit de son front décèle la peine qu’il ressent dès qu’on touche à pareil article.

Assombrissement. Cet événement aussi triste qu’imprévu, le plongea dans cet Assombrissement de l’ame qui couvre tous les objets d’un voile lugubre.

Assoter, v. neu. Rendre sot. Quand la nature fait un sot, il a encore une certaine grace ;