Aller au contenu

Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/223

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
135
COU

Couture. « Ce que nous appelons ordinairement amis et amitiez, ce sont accointances et familiaritez nouées par quelque occasion ou commodité, par le moyen de laquelle nos ames s’entretiennent.

« En l’amitié de quoy je parle, elles se meslent et confondent l’une en l’autre d’un meslange si universel, qu’elles effacent et ne retrouvent plus la Cousture qui les a joinctes. Si on me presse de dire pourquoi j’aimais (M. de la Boétie), je sens que cela ne peut s’exprimer qu’en respondant, parce que c’estoit lui, parce que c’estoit moi. » (Montaigne.)

Couveuse. Ma poétique serait satisfaite, si un sentiment de bonheur et de liberté respirait dans toutes les pages, de même qu’un sang pur anime une belle carnation. Ce fut peut-être le seul secret de ces Anacréon, de ces Chaulieu, qui trouvèrent la perfection dans les bras de l’indolence, et firent la gloire héritière de leurs plaisirs. La lime mord, mais le temps caresse ; son poli est plus doux. Montaigne eût peut-être dit : « La paresse est bonne Couveuse. » (P. E. L.)

Cracheux, tousseux. Les comiques fesaient jouer le personnage d’un vieillard à Chremès c’est-à-dire Tousseux et Cracheux ; aussi les anciens usaient du mot Cracher, pour ressembler. Exemple ès vieux auteurs : C’étoit lui tout craché,