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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/234

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DEC

repos consacrés par les temps. Je leur avais bien dit qu’ils fesaient une folie ; ils n’ont pas voulu m’écouter. Le dimanche et la Décade se chamaillent, et l’on aurait pu éviter ce point mutuel de départ.

Décade philosophique : qu’est-ce que c’est ? Eh bien, c’est un journal qu’on voit éclore tous les dix jours. Qui eût imaginé cela ? Est-il philosophique ? Sans doute il se dit tel ; on attend qu’il y ajoute seulement ces trois mots : Le seul journal de goût : alors ce sera chose incontestable. Les auteurs-rédacteurs de cette Décade philosophique s’y louent eux-mêmes avec une assurance parfaite.

Décadiser. (se) On disait autrefois s’endimancher : c’était se parer des habillemens qu’on ne mettait point dans le cours de la semaine, pour aller le dimanche à la grand’messe, et de là se rendre à un dîner-prié chez ses parens ou chez ses voisins, dont l’œil envieux s’attachait sur votre parure, pour la critiquer ou pour la jalouser.

Un homme de lettres ne brillait pas plus dans les conversations ordinaires que Corneille, Molière ou Lafontaine ; un de ses amis se proposait de l’introduire dans une société où il avait beaucoup vanté son mérite, mais il craignait de se compromettre : l’homme de lettres qui s’aperçut