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cheminée. On avait oublié le pro aris et focis des anciens.

Ouvrez Massillon ; il appelle un homme qui méprise les lois, soit divines, soit humaines, contempteur des lois : il fut réprimandé dans le temps. Quel est, dans notre langue et dans beaucoup d’autres, le synonyme de ce mot, dont on ne peut rendre le sens que par la réunion de plusieurs autres, ce qui blesse ou l’énergie, ou la précision du style ?

N’est-il pas des mots que le préjugé a rendu ignobles, et que de grands écrivains ont eu le courage de rendre à la langue, même dans des vers pompeux, comme vache, bled, chien, pavé ? Lafontaine se plaisait, à placer avec grace, tel mot qui vieillissait. Tel mot est ancien dans le sens littéral, qui devient neuf dans le sens métaphorique, et c’est encore là une source de richesses que nous ne négligerons point.

Enfin il est des mots anciens qui, pour le sens, ont des synonymes qu’on leur a préférés sans un juste motif[1], Montaigne disait

  1. Qu’est-ce que la postérité ? Un public qui succède à un autre. Je suis donc autorisé à appeler le public d’à-présent, un parterre.

    On réfutait vivement une opinion de M**. sur un