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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome I.djvu/51

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( xxxix )

j’ai fait ce Vocabulaire, d’abord pour moi, c’est-à-dire que, sous tel ou tel mot, j’ai laissé courir ma plume selon la libre fantaisie ou l’inspiration du moment, m’embarrassant fort peu si cela entrait ou n’entrait pas dans la composition d’un ouvrage de cette espèce. Or, dans tous les écrits que j’ai publiés jusqu’à ce jour, j’ai toujours eu soin de me payer d’avance et de mes propres mains, afin de n’avoir pas ensuite à crier à l’ingratitude. Je donne, c’est au public à recevoir, je le dispense de toute reconnaissance ; mais qu’il apprenne une bonne fois de ma bouche, que je me regarde comme son instituteur, et non point comme son esclave.

Dès que l’impression fait éclore un poète,
Il est esclave né de quiconque l’achète.

Je méprise beaucoup l’auteur de ces vers-là, et je proteste hautement contre leur impertinence.

C’était une langue très-riche que celle de nos anciens historiens, orateurs et poètes, jusqu’au dix-septième siècle, mais l’amour subit, l’idolâtrie aveugle pour quatre à cinq écrivains plus modernes qui ont conquêté le gros des lecteurs, ont comme ordonné la