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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome II.djvu/258

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velle et savante. Elles allèguent Platon et Saint-Thomas, aux choses auxquelles le premier rencontré serviroit aussi bien de témoin. La doctrine qui ne leur a pu arriver dans l’ame, leur est demeurée en la langue. Si les bien nées me croyent, elles se contenteront de faire valoir leurs propres et naturelles richesses. Elles cachent et couvrent leurs beautés sous des beautés étrangères. C’est grande Simplesse d’estouffer sa clarté, pour luire d’une lumière empruntée. (Montaigne.)

Simplesse. Vous en avez assez vu qui se sont bien trouvez de mourir, achevant par-là de grandes misères ; mais quelqu’un qui s’en soit mal trouvé, en avez-vous vu ? Si est-ce grande Simplesse de condamner chose que vous n’avez esprouvée, ni par vous, ni par autre. (Idem.)

Simulacrer. Voilà qu’il est devenu commun de Simulacrer une banqueroute ; or les lois réprimantes doivent se raffiner avec la malice des hommes.

Ces imposteurs ont mis leur bouche dans le ciel, et ont Simulacré la voix divine, pour faire descendre en terre leurs mensonges.

Simulacrer. Simulacrer la Divinité dans nos temples ; Simulacrer le Dieu de l’univers ; audace et folie de la peinture et de la sculpture, ces sœurs idiotes de la poésie. Ô Moyse ! qui t’a compris ? Un siècle viendra……