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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome II.djvu/277

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SUB

À l’aide de l’article, on substantive l’adjectif Suburbain. Ainsi l’on peut dire, les Suburbains de Montmartre, du Roule, etc.

L’esprit et l’oreille s’accordent pour repousser les mots faubourgs, la banlieue, et pour adopter ce signe pittoresque et sonore, les Suburbains.

Un pinceau délicat, une plume éloquente, éprouveront toujours un extrême embarras lorsqu’ils auront à parler de cette portion des citoyens de Paris, s’ils ne peuvent les désigner que par cette lourde et languissante circonlocution, les habitans de la banlieue, des faubourgs. Quel génie est capable de les ennoblir et de les élever à la majesté de l’histoire et à la langue des dieux !

Cependant les Suburbains de la grande cité, si souvent appelés sur la scène de la révolution, acteurs si importans dans cette longue tragédie, s’offriront souvent aux méditations du philosophe, aux souvenirs de l’historien, à l’imagination du poète. Suburbain peut seul trouver sa place dans leurs brillantes couleurs, dans leurs nobles compositions.

Les idées accessoires à celles qu’expriment habitans de la banlieue, des fauxbourgs, ne sont-elles pas exclues, par un goût pur et sévère, de tout ouvrage dédié à la postérité par le génie ?

Cependant les Suburbains de la cité, leurs exploits, leur dévouement, leurs erreurs sont, en