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Page:Mercier - Néologie, 1801, tome II.djvu/72

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INT

je le crois Intraduisible. L’Intraduisible Horace échappe à tous nos efforts : traduire Horace, c’est transvaser du Champagne ; la mousse fuit.

Intrônisé. Vous et moi, dit Cassius à Brutus, dans la Mort de César, de Shakespeare, nous avons ouï dire à nos pères, qu’il fut autrefois un Brutus qui eût autant aimé voir l’éternel monarque des enfers, Intrônisé dans Rome, que d’y souffrir un roi. (Bonneville.)

Introuvé. Nous avons inviolable et introuvable, pourquoi n’aurions-nous pas inviolé et Introuvé, qui sont dans l’analogie, et qu’on entendrait tout aussi bien ? Ce fut une loi toujours inviolée, etc. ; et si l’on parle tous les jours d’objets invendus, pourquoi pas d’objets Introuvés ? (La Harpe.)

Invaincu.

Ton bras est Invaincu, mais non pas invincible.

Ce mot Invaincu n’a point été employé par les autres écrivains ; je n’en vois aucune raison, il signifie autre chose qu’indompté. Un pays est indompté, un guerrier est Invaincu. Corneille l’a encore employé dans les Horaces. Il y a un dictionnaire d’orthographe où il est dit que Invaincu est un barbarisme ; non, c’est un terme nécessaire. (Voltaire.)