Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/10

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 8 )

contraires qui le déchirerent. Il étoit calme & tranquille sous le régime féodal, il jouissoit du degré de liberté qui pouvoit lui appartenir d’après ses lumieres & ses idées. Et que lui falloit-il de plus, puisque son repos & sa population attestoient son bonheur ?

La convocation des états-généraux retarda long-tems la puissance absolue ; mais elle s’avançoit à pas lents : les Capétiens, les Valois, la maison d’Angoulême amenerent le même plan formé par Clovis & brisé par la nation dans sa force & dans sa vigueur.

Elle eut depuis des momens d’éclat, mais trop chérement achetés ; & c’est aux beaux jours de Charlemagne qu’il faut remonter pour jouir d’un spectacle qui ne s’est pas représenté depuis.

Sous les foibles enfans de ce grand empereur, Paris devint le patrimoine particulier d’un comte. Cette ville avoit résisté à tous les efforts des Romains. Forte & commerçante sous Tibere, elle fut, à la fin de la seconde race, ravagée par les Normands qui