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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/110

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Où je verrois des misérables.
Ce seroient mes plus doux plaisirs
De prévenir jusqu’aux desirs
De ceux où brille un haut mérite ;
J’en ferois ma félicité ;
Et souvent mon esprit s’irrite
De les voir dans l’adversité.

Ah ! si les gens de lettres riches venoient au secours des gens de lettres pauvres !… Le beau rêve ! Plusieurs ont dû leur élévation à la culture des lettres, aux avis des gens de lettres, à la recommandation des gens & lettres ; & une fois dans les hautes places, ils ont oublié leurs amis, leurs confreres, leurs bienfaiteurs.

Les gens de lettres emploient ordinairement la matinée au travail, & ils ont tort ; la composition du soir a beaucoup plus de feu : mais les spectacles & les dissipations journalieres tuent le génie, & l’empêchent de suivre de grands travaux.

Un défaut assez commun aux gens d’esprit de la capitale, c’est de ne pas s’occuper assez