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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/175

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CHAPITRE CLXII.

Palais-Royal.


Ô que M. Lavater, docteur Zuricois, qui a tant écrit sur la science de la physionomie, n’est-il au Palais-Royal le vendredi, pour lire sur les visages tout ce qu’on cache dans l’abyme des cœurs !

Il verroit, je crois, que l’habitant de Paris n’est ni cruel, ni farouche, ni porté à la révolte ; mais n’y découvriroit-il pas un mélange d’astuce, de finesse, de présomption, de suffisance & de hauteur ? Il n’est pas né pour les sentimens extrêmes ; & il a beau aspirer à l’extrême licence des mœurs, il n’y parviendra même pas.

La sont les filles, les courtisannes, les duchesses & les honnêtes femmes, & personne ne s’y trompe : il s’y tromperoit peut-être lui-même, ce grand docteur avec toute sa science ; car ces notions dépendent de