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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/252

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À la place de Greve… On ne peut traverser cette place sans faire, malgré soi, des réflexions sur notre jurisprudence criminelle, qui, par son imperfection, contraste si honteusement avec les lumieres de notre siecle.

Quand je passe la riviere au quai Malaquais ou des Quatre-Nations, il me revient en mémoire le discours de ce batelier qui, tenant Henri IV dans son bateau, & ne le connoissant pas, disoit ne pas trop goûter les fruits de la paix de Vervins. Il y a des impôts sur tout, jusqu’à ce misérable bateau, avec lequel j’ai bien de la peine à vivre… Le roi, continua Henri IV, ne compte-t-il pas mettre ordre à tous ces impôts-là ?… Le roi est un assez bon homme, répliqua le batelier ; mais il a une maîtresse à qui il faut tant de belles robes & tant d’affiquets ! & c’est nous qui payons tout cela : passe encore si elle n’étoit qu’à lui ; mais on dit qu’elle se fait caresser par bien d’autres. Voici mon autorité : Essais sur Paris, de Sainte-Foix, tome III, page 278.