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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/278

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y dominent. Tout l’or du Pérou vient aboutir à la place Dauphine ; car nul peuple au monde ne façonne ce métal avec autant de goût que le Parisien. La ciselure & le guillochage soumettent tous les bijoux de l’Europe à passer par ses mains. Il regne par la gravure.

Le quai des Orfevres offre ensuite une longue file de boutiques resplendissantes de pieces d’argenterie ; c’est un coup-d’œil qui étonne tout étranger.

Paris n’a pas été fait en un jour, dit le proverbe. On le voit dans la Cité ; on y est convaincu par ses propres yeux, que cette ville s’est formée au hasard & de la réunion imprévue d’un grand nombre de maisons. Chacun a d’abord choisi son emplacement d’après les édifices publics, les temples, les places ; on n’a jamais songé à l’alignement des rues, c’est-à-dire, à l’agrandissement futur de la ville : de là les places resserrées, les angles, les détours, l’étranglement des issues ; & voilà pourquoi cet ancien quartier offre un aspect désagréable de maisons petites,