Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/296

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 294 )

s’étoit montré enthousiaste de son monarque, qui avoit fait retentir les voûtes des temples de sanglots & de gémissemens, pour obtenir sa guérison lorsqu’il étoit malade à Metz ? Qu’avoit-il fait pour mériter ces premiers transports ? Qu’avoit-il fait pour exciter des sentimens absolument contraires ? Qu’étoit-il donc cet homme tour-à-tour adoré, & vu avec indifférence ? Ce qu’il étoit ? Voici ma réponse.

On peut peindre une nation, un peuple, un corps, une assemblée ; on peut faire le tableau des divers intérêts qui agitent les royaumes ; on peut deviner les ressorts de la politique de l’Europe : ces touches hardies, élevées, grandes, majestueuses, sont à notre disposition, & l’on peut rencontrer juste. Mais qui a des instrumens assez fins, l’œil assez pénétrant, pour approfondir le cœur d’un homme, le décomposer & le définir ?

J’ai vu le caractere du roi dont je parle, analysé, retourné, pendant plus de trente