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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/30

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tage de vuider un grand nombre de procès, qu’elles n’ont aucun intérêt à commettre des injustices, & que loin du labyrinthe de la procédure, elles voient le fait dans sa clarté primitive, sans aucun de ces nuages sous lesquels on l’obscurcit ailleurs.

Ailleurs les procès n’ont presque pas de fin. Si l’on a été condamné au Châtelet ou dans des tribunaux subalternes, on en appelle au Parlement, & de là on se pourvoit en cassation ou revision au conseil. La multiplicité des affaires qui y sont portées rend les arrêts du conseil si communs, qu’on se flatte de pouvoir les obtenir dans les causes les plus indifférentes & les plus minutieuses.

Les grands font évoquer au conseil d’état toutes les affaires dans lesquelles ils présument devoir succomber ailleurs. L’affaire est accrochée ou pendante à ce conseil, c’est-à-dire, qu’elle ne sera jamais jugée ; & voilà ce que l’on voit encore en France.

Le chaos monstrueux de notre jurispru-