Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/36

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 34 )

chent en effet une foule de discussions embrouillées, qui seroient fort avantageuses à la rapine des gens de palais.

Les notaires sous leur robe forment un corps séparé & étranger à la robe, qui en général les déteste. Leur influence doit s’étendre encore plus loin ; vu le mouvement incroyable que l’on imprime de nos jours à l’argent ; les maximes de la vieille probité sur les dépôts sont parfaitement mises en oubli.

Je ne parle pas de leurs actes, qui deviennent d’une cherté affreuse, parce qu’on ne laisse pas que d’avoir le droit de les marchander, & de faire son prix d’avance.

Ils font quelquefois banqueroute, ainsi que les marchands. Mais la banqueroute d’un notaire devroit être très-soigneusement examinée, à raison de la confiance qu’on leur accorde & qu’on est forcé de leur accorder.

Les notaires traitent leurs clercs avec un peu de morgue, oubliant que ceux-ci deviendront dans peu leurs confreres.