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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/38

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l’opulence précoce de ces notaires encore imberbes.

Quand un moribond fait son testament, il n’a pas la consolation de parler à des vieillards qui doivent bientôt le suivre : médecins, notaires, tous lui présentent de jeunes visages, & il sent plus de regret à mourir.

Les notaires, il y a cinquante ans, faisoient payer le dépôt d’argent ; aujourd’hui ils l’empruntent à six pour cent. Le prix excessif des charges causera quelque révolution dans ce corps sorti de ses limites, & que le luxe de l’opulence perdra.

Ils commencent ainsi tous leurs actes : Par-devant les conseillers, notaires, &c. & il n’y en a jamais qu’un qui reçoit l’acte ; l’autre signe sans lire, dès qu’il voit la signature de son confrere : ainsi un seul homme atteste un fait & dicte une loi de famille très-importante. Quand on met ensuite, deniers nombrés & délivrés, c’est le plus souvent une fiction ; fait & signé en l’étude,