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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/40

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Tout le corps de ville tient invinciblement à l’ancien usage des banquets.

L’autorité municipale est nulle. Le prévôt des marchands, le procureur du roi, les échevins ont des places lucratives, honorifiques ; mais ce sont des fantômes du côté du pouvoir. Tout est entre les mains de la police, jusqu’à l’approvisionnement de la ville ; de sorte qu’elle n’a plus, dans ses propres & anciens magistrats municipaux, le principe de sa sûreté & le gage de sa subsistance : perte immense, & à laquelle le Parisien ne songe seulement pas.

L’hôtel-de-ville n’a donc rien à voir sur l’approvisionnement d’une ville où l’on consomme dans un jour ce que d’autres villes consomment en une année, d’une ville environnée de villes du troisieme ordre, & de villages peuplés comme des villes de province.

Le Parisien ne réfléchit pas que le même moyen qui lui apporte la subsistance, pourroit la lui enlever avec la même facilité,