Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/44

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 42 )

l’âne de l’école. Vous croyez qu’il ne pourra sortir de cette indifférence où le tient un cas vraiment problématique. Le consultant tire une bourse, alors l’équilibre cesse dans l’entendement du patron ; il conçoit, il s’échauffe, il découvre de nouvelles lumieres ; sa volonté est toute entiere de votre bord. Il apperçoit une vérité incontestable, pour laquelle il va écrire six mois & s’enrhumer dix fois. Il épouse avec chaleur cette même cause qu’il ne voyoit qu’avec indifférence.

Tel est l’avocat de Paris. L’incertitude des loix l’a rendu pyrrhonien sur l’issue de tous les procès, & il entreprend tous ceux qui se présentent. Celui qui l’aborde le premier, détermine la série de ses raisonnemens, & commande à son éloquence.

Une légere teinte de pédantisme, toujours inséparable de la robe, le place entre l’homme de lettres & un professeur de l’université.

En général, tous les corps en France sont en-arriere de leur siecle. Le corps des avocats mérite plus que tout autre ce re-