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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/48

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CHAPITRE CXVIII.

Professeurs de L’Université.


À force d’enseigner des enfans, ces professeurs ou régens tombent dans l’enfance de la littérature. Accoutumés à régenter, ils croient pouvoir régenter tout le monde. Comme ils ne voient du haut de leur chaire que des visages dans l’extase de l’admiration, ils s’habituent aisément à se croire un tact particulier & un goût infaillible : ils le disent dans leurs classes, & ont la sottise de le répéter ailleurs. Ils ne peuvent jamais perdre le ton du college : c’est une rouille ineffaçable.

S’ils écrivent en latin, ils n’ont pas le génie de la langue françoise, & conséquemment ils la rabaissent ; mais il vaudroit mieux l’étudier que de la calomnier. Ils affectent pour les ouvrages de nos grands écrivains un mépris superbe ; mais il y a fort à parier