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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/58

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d’or massif[1], si ce qu’elles rapportent avoit été employé à les faire de ce métal.

Aux barrieres, un commis en redingote, qui gagne cent misérables pistoles par an, l’œil toujours ouvert, ne s’écartant jamais d’un pas, & qui verroit passer une souris, se présente à la portiere de chaque équipage, l’ouvre subitement, & vous dit, n’avez-vous rien contre les ordres du roi ? Il faut toujours répondre voyez, & jamais autrement : alors le commis monte, fait l’incommode visite, redescend & ferme la portiere. On le maudit tout haut ou tout bas, il ne s’en embarrasse guere. Quand le commis trouve quelque chose de sujet aux droits, & que vous n’avez pas déclaré, alors il dresse un procès-verbal, & Nicolas Salzard vous fait payer une amende, car il représente pour la ferme ;

  1. Il y a soixante barrieres à la tête & aux issues des fauxbourgs, dont vingt-quatre principales, & deux entrées par eau, au moyen de deux pataches.