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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/78

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CHAPITRE CXXIX.

Oisifs.


Que fait moniteur un tel ? — Il vit de son bien, c’est un rentier ; on lui écrit de la province, intéressé dans les affaires du roi ; c’est-à-dire, qu’il est intéressé à ce que le trésor royal soit dans l’aisance. Il ne lit des papiers publics, que les paiemens de l’hôtel-de-ville de Paris, & pour savoir à quelle lettre[1] en est le payeur. Il voudroit s’appeller Aaron, ou du moins Abraham ; voilà tout son chagrin. Il va au spectacle sans s’embarrasser de ce qu’on y donne. Il a doublé son fils d’un gouverneur, & il n’y songe plus. Il ne faut pas avoir grand génie pour vivre ainsi de son bien ; & cependant un gros rentier passe pour ce qu’il veut être. Il est doublement sujet ; car dans toutes les circonstances possibles, il votera toujours pour son royal créancier.

  1. On paie les rentiers par ordre alphabétique.