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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome II, 1782.djvu/96

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C’est un clerc qui fait lui-même le catéchisme d’un côté aux garçons, & de l’autre aux filles, & qui n’y comprend rien lui-même, ainsi que ses jeunes auditeurs. Comment abuse-t-on à ce point de la premiere aurore de l’intelligence humaine ? N’est-ce pas la condamner à ne plus voir tous les objets que dans une ombre impénétrable & mystérieuse.

Il est assez plaisant de voir un jeune clerc faisant le catéchisme à des filles de quinze à dix-sept ans, qui viennent de faire leur premiere communion. Il est seul au milieu de cinquante jeunes beautés dont les regards l’assiegent ; il paroît niais & embarrassé ; voyez-le qui rougit plus d’une fois devant celle qu’il catéchise ; elles jouissent un peu malignement de son embarras. Les filles répondent avec plus de hardiesse qu’il n’interroge ; on diroit qu’il apperçoit le ridicule de la théologie dans ces bouches de roses ; qu’il devine bien que d’autres mysteres vont bientôt les occuper. Pour elles, comme au-dessus