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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/112

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nocence : ailleurs il ne le sera que trop. Je n’ai donc pas besoin de l’achever. C’est bien à regret que ma plume touche à ces turpitudes ; mais je peins Paris.

CHAPITRE CCXXXVIII.

Filles publiques.


Elles se donnent après tout pour ce qu’elles sont ; elles ont un vice de moins, l’hypocrisie : elles ne peuvent causer les ravages qu’une femme libertine & prude occasionne souvent sous les fausses apparences de la modestie & de l’amour. Malheureuses victimes de l’indigence ou de l’abandon de leurs parens, rarement déterminées par un tempérament fougueux, elles ne s’offensent ni de l’outrage ni du mépris ; elles sont avilies à leurs propres yeux ; & ne pouvant plus régner par les graces de la pudeur, elles se jettent du côté opposé, & elles étalent l’audace de l’infamie.