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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/145

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CHAPITRE CCXLVII.

Les Demoiselles.


Rien de plus faux dans le tableau de nos mœurs que notre comédie, où l’on fait l’amour à des demoiselles. Notre théatre ment en ce point. Que l’étranger ne s’y trompe pas : on ne fait point l’amour aux demoiselles ; elles sont enfermées dans des couvens jusqu’au jour de leurs noces. Il est moralement impossible de leur faire une déclaration. On ne les voit jamais seules, & il est contre les mœurs d’employer tout ce qui ressembleroit à la séduction. Les filles de la haute bourgeoisie sont aussi dans des couvens ; celles du second étage ne quittent point leur mere, & les filles en général n’ont aucune espece de liberté & de communication familiere avant le mariage.

Il n’y a donc que les filles du petit bourgeois, du simple artisan & du peuple, qui