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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/153

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tions, assiegent les ministres, fatiguent les commis. Elles ont leurs bureaux, leurs registres ; & à force d’agiter la roue de fortune, elles y placent leurs amans, leurs favoris., leurs maris, & enfin ceux qui les paient.

On voit beaucoup de femmes qui disent d’après Ninon, je me suis faite homme. Aissi une insultante galanterie ne rend plus aux belles qu’un culte ironique & offensant.

Jamais autrefois, en parlant du sexe, on ne disoit les femmes ; on auroit proféré une expression grossiere.

Jean-Jacques Rousseau a dit des choses si dures aux femmes de Paris, que je n’ose même le combattre. Il avoue que l’on peut & que l’on doit y chercher une amie. Je pense en effet qu’il s’y trouve beaucoup de femmes sensées, véritablement sensibles aux nobles procédés, & capables de la plus grande confiance en amitié. Mais en amour… Oh ! je n’ai pas le droit, comme Jean-Jacques, de leur dire de terribles vé-