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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/18

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ne sont pas assez attentifs à maintenir l’illusion. Ils commettent des fautes nombreuses contre le costume & le sens de leurs rôles. Qu’ai-je besoin, par exemple, de la coquetterie de nos princesses de théatre, de leurs têtes bichonnées au gré de la folie du jour ? Quand j’apperçois la main maussade du coëffeur, je ne vois plus Cléopâtre, Mérope, Athalie, Idamé.

Moins d’oripeau, plus de vérité. Comment ne pas rire, en voyant des valets de théatre travestis en sénateurs Romains, sortir des coulisses avec les robes rouges des médecins du Malade imaginaire ; des perruques bouclées & traînantes, grossiérement chargées de poudre, & qui, pour comble de ridicule, veulent figurer la démarche de nos jeunes conseillers ?

Et quand les spectateurs revoient sans cesse les mêmes toiles mesquines & rembrunies, quelquefois trouées ; qu’ils rencontrent les Scythes & les Sarmates dans un palais d’architecture grecque, & le farouche