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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/189

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par excellence dominent la misere, le mauvais air, conséquemment le mauvais pain, l’huile empoisonnée, une fievre pourpreuse, brochant sur le tout, moissonnoit les pauvres par centaines. Ils n’avoient pas le tems de se faire traîner à l’Hôtel-Dieu. Les confesseurs ne sortoient pas d’une maison, & l’extrême-onction descendoit du grenier au septieme étage[1].

Les bras tomboient aux fossoyeurs. Le cercueil bannal, depuis quinze jours, rouloit de porte en porte, & ne s’étoit pas trouvé vuide un seul instant. On avoit demandé un renfort pour exhorter les mourans ; car la communauté des prêtres de la paroisse ne pouvoit plus y suffire. Vint un capucin vénérable : il entre dans une espece d’écurie basse, où souffroit une victime de la conta-

  1. Parce que le grenier en formoit le huitieme. J’ai fait cette note pour les étrangers, qui n’auroient pas conçu comment on pouvoit descendre au septieme étage.