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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/198

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À Londres, c’est donc le riche qui se tue, parce que la consomption attaque l’Anglois opulent, & que l’Anglois opulent est le plus capricieux des hommes, conséquemment le plus ennuyé. À Paris, les suicides se trouvent dans les classes inférieures, & ce crime se commet le plus souvent dans des greniers ou dans des chambres garnies.

Plusieurs suicides ont adopté la coutume d’écrire préalablement une lettre au lieutenant de police, afin d’éviter toute difficulté après leur décès. On récompense cette attention, en ordonnant leur sépulture. Aucun papier public n’annonce ce genre de mort ; & dans mille ans d’ici, ceux qui écriroient l’histoire d’après ces papiers, pourroient révoquer en doute ce que j’avance ici : mais il n’est que trop vrai que le suicide est plus commun aujourd’hui à Paris que dans toute autre ville du monde connu.