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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/202

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les canaux par où ce métal si attendu doit se répandre, au lieu de faire des loix, des statuts, des réglemens bizarres, des prohibitions éternelles. Quand tout se fait avec de l’argent, n’attendez pas que des vertus purement patriotiques germent sur le sol de la misere & de l’indigence.

CHAPITRE CCLXI.

L’Hôtel des Fermes.


Je ne passe point devant l’hôtel des fermes, sans pousser un profond soupir : je me dis, là s’engouffre l’argent arraché avec violence de toutes les parties du royaume, pour qu’après ce long & pénible travail, il rentre altéré dans les coffres du roi. Quel marché ruineux, quel contrat funeste & illusoire a signé le souverain ! Il a consenti à la misere publique, pour être moins riche lui-même. Je voudrois pouvoir renverser cette immense & infernale machine, qui saisit à la gorge