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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/214

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pervertissant tout, gâtant tout, & voulant encore se dérober à la flétrissure qu’ils méritent ?

Le vin que l’on vend dans les cabarets en détail, est de même falsifié ; & l’on n’a pas encore vu pendre un marchand de vin pour avoir tué de cette maniere ses compatriotes. On met aux galeres le contrebandier qui ne corrompt pas les denrées qu’il vend.

Il n’est malheureusement que trop aisé de falsifier des boissons telles que le vin, le cidre, l’eau-de-vie. Le marchand enfermé dans son cellier, compose secrétement ces mixtions, y coule la litharge, ou par avarice ou par ignorance. Ces procédés frauduleux & toujours criminels ne sont pas assez rigoureusement réprimés par la police, qui s’endort ou s’oublie sur un article aussi important.

Enfin, les farines gâtées ont été distribuées quelquefois de force aux boulangers des fauxbourgs, parce que l’administration qui avoit fait magasin de farines quand elles furent endommagées par plusieurs accidens, ne