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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/232

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laissé subsister presque tous les anciens abus.

L’Hôtel-Dieu de Paris a tout ce qu’il faut pour être pestilentiel, à cause de son athmosphere humide & peu airée ; les plaies s’y gangrenent plus facilement, & le scorbut & la gale n’y font pas moins de ravages, pour peu que les malades y séjournent.

Les maladies les plus simples dans leur principe, acquierent des complications graves par une suite inévitable de la contagion de l’air ; c’est par la même raison que les plaies simples à la tête & aux jambes sont mortelles dans cet hôpital.

Rien ne confirme mieux ce que j’avance, que le dénombrement des misérables qui périssent tous les ans à l’Hôtel-Dieu de Paris & à Bicêtre : il meurt le cinquieme des malades ; calcul effrayant, & qu’on envisage avec la plus parfaite indifférence !

Il est prouvé par l’expérience & par les observations des physiciens, qu’un hôpital qui contient plus de cent lits, est une vraie peste : on peut ajouter que, toutes les fois