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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/234

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CHAPITRE CCLXX.

Clamart.


Les corps que l’Hôtel-Dieu vomit journellement, sont portés à Clamart : c’est un vaste cimetiere, dont le gouffre est toujours ouvert. Ces corps n’ont point de bierre ; ils sont cousus dans une serpilliere. On se dépêche de les enlever de leur lit ; & plus d’un malade réputé mort, s’est réveillé sous la main hâtive qui l’enfermoit dans ce grossier linceul ; d’autres ont crié qu’ils étoient vivans, dans le chariot même qui les conduisoit à la sépulture.

Ce chariot est traîné par douze hommes : un prêtre sale & crotté, une cloche, une croix, voilà tout l’appareil qui attend le pauvre : mais alors tout est égal.

Ce chariot lugubre part tous les jours de l’Hôtel-Dieu à quatre heures du matin ; il roule dans le silence de la nuit. La cloche qui