Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/257

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 255 )

concentre en un petit nombre de mains.

Ces considérations ont fait desirer à plusieurs que Paris devînt port, comme il l’a été autrefois, à ce qu’il semble. Il est sûr que le commerce maritime conviendroit très-bien à la capitale d’un royaume aussi peuplé que la France, sur-tout si l’on considere que presque tout l’argent est dans Paris. Ce commerce ne nuiroit en rien aux autres villes du royaume, parce que les relations nouvelles, ouvertes avec l’Amérique, pourroient occuper le double & le triple des vaisseaux qui courent les mers ; parce que le propre du commerce est de vivifier toutes les parties qu’il arrose ; parce qu’avec le tems & quelques efforts l’on peut enlever à l’Angleterre & à la Hollande une partie de cet empire presqu’exclusif qu’elles s’attribuent.

Quelle incroyable activité, & quel surcroît d’industrie naîtroient de ce nouveau point de vue ! Il agrandiroit & ennobliroit les spéculations de nos financiers, transformés en agioteurs, faute de plus grands moyens. Il