Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/283

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 281 )

nocturnes, faites aux flambeaux. Il paroît constaté que rien n’est moins imaginaire. On ne conçoit pas comment la loi se plaît à un meurtre clandestin. L’interprétation la plus forcée n’a jamais pu lui donner cet horrible caractere. La peine de mort ne sauroit être considérée que comme un exemple, & jamais comme une punition ; or, qu’est-ce que d’étrangler un homme dans les ténebres, à l’insu des citoyens qui dorment ? Si vous lui faites grace de la publicité, faites-lui grace de la vie. Ce n’est qu’au nom de la société qu’il doit la perdre ; & votre arrêt est un crime, si elle ignore tout à la fois le délit & le supplice.

Les Anglois & les Suisses ont une jurisprudence criminelle que la justice, la raison & l’humanité peuvent avouer ; & nous avons encore à rougir de nos formes lamentables & barbares : nous n’avons pas encore appris à garantir notre liberté, notre vie & notre honneur des invasions du pouvoir aveugle & de la scélératesse réfléchie. La loi