inouie & une violence tyrannique, les prisonniers déjà trop punis par la perte de leur liberté.
Le gouvernement, aujourd’hui plus doux & plus humain qu’il ne l’a jamais été depuis la mort de Henri IV, s’est beaucoup relâché sans doute de cette cruelle sévérité, & l’on n’y inflige plus de ces punitions affreuses & inutiles.
Quand un prisonnier décede à la Bastille, on l’enterre à S. Paul, pendant la nuit à trois heures du matin. Au lieu de prêtres, des guichetiers portent le cercueil, & les membres de l’état-major assistent à la sépulture. Ainsi le corps n’échappe au terrible pouvoir que par la route du tombeau.
Dès qu’on parle de la Bastille à Paris, on récite soudain l’histoire du masque de fer : chacun la fabrique à son gré & y mêle des réflexions non moins imaginaires.
Au reste le peuple craint plus le Châtelet que la Bastille : il ne redoute pas cette derniere prison, parce qu’elle lui est comme étran-