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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/299

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la détention d’un citoyen ne dépendît pas d’un seul magistrat, & qu’il y eût une sorte de tribunal pour examiner quand ce grand acte d’autorité, soustrait à l’œil des loix, cesse d’être illicite.

Quelques avantages réels compensent ces formes irrégulieres, & il y a en effet une infinité de désordres que la marche lente & grave de nos tribunaux ne sauroit ni connoître, ni arrêter, ni prévoir, ni punir. Le criminel audacieux ou subtil triompheroit dans le dédale tortueux de nos loix civiles. Les loix de police plus directes le surveillent, le pressent, & l’environnent de plus près. L’abus est à côté du bienfait, j’en conviens ; mais beaucoup de violences particulieres & de délits bas & honteux sont réprimés par cette force vigilante & active qui devroit néanmoins publier son code, & le soumettre à l’inspection des citoyens éclairés.

Les inspecteurs de police, hommes nouveaux dans notre législation, sont beaucoup écoutés du lieutenant de police, sur-tout dans