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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/333

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La porte de l’indutrie est ouverte à quiconque veut travailler ; mais il en coûte encore de l’argent. Cet argent ne se donne plus aux communautés ; à qui se donne-t-il ? Aux coffres royaux : tout rentre insensiblement dans ce bassin unique.

Les bouquetieres, les coëffeuses de femmes, les jardiniers, les maîtres de danse, les savetiers, les vuidangeurs ont été déclarés par le même édit, libres dans leur profession, & exempts de payer.

Avant cet édit on poursuivoit une malheureuse femme qui, la veille de la fête d’un patron bannal, portoit des fleurs sur son éventaire ; on écrasoit ses fleurs, & on lui faisoit payer une amende. On saisissoit de par le roi & justice, des souliers à demi ressemelés, & enfin l’on incarcéroit le téméraire qui mettait des papillottes sur la tête d’une femme, sans avoir la patente qui l’autorisoit à friser & pommader ses cheveux. Nous sortons de l’époque de toutes ces belles institutions, & nous en avons encore