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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/339

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étranger à notre servitude honteuse, conservez avec soin parmi vous la liberté de la presse ; elle est le gage de votre liberté. Vous représentez aujourd’hui presque seuls pour le genre humain ; vous soutenez la dignité du nom d’homme. Les foudres qui frappent l’orgueil & l’insolence du pouvoir arbitraire, partent du noble sein de votre isle fortunée. La raison humaine a trouvé chez vous un asyle d’où elle peut instruire l’univers.

Quand les oppresseurs croiront imposer silence à la terre, & la dévorer sans qu’elle ose gémir, leurs perfides projets seront éclairés dans toutes leurs profondeurs, leurs fronts seront cicatrisés des foudres sacrés de la vérité : l’opprobre les saisira pour les vouer au mépris & à l’exécration de la race présente & future.

Ô braves Anglois ! vos livres ne sont pas soumis au mandat de M. Le Camus de Néville ; & il faudroit un long commentaire pour vous expliquer de quelle maniere monseigneur le garde des sceaux, ou monsei-