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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/96

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que de vouloir railler un prêtre dans une société : il fait son métier gaiement, ainsi qu’un officier fait le sien. On ne scandalise plus personne, & l’on n’est plus scandalisé.

Quand il arrive un jubilé, on court les églises par ton : mais cette ferveur est passagere ; & ceux qui ont voulu se montrer du nombre des croyans, pour se distinguer, oublient leur rôle trois mois après, & retombent dans l’insouciance générale, qui caractérise aujourd’hui à ce sujet tous les hommes de la capitale qui ne sont pas peuple.

Les lumieres ont amené ce calme désirable, & le fanatisme est réduit à se dévorer lui-même. On n’entend plus parler du jansénisme & du molinisme que dans quelques maisons obscures, où regnent la sottise & l’hypocrisie ; & par quelques femmes qui, ne pouvant partager les plaisirs du monde, s’occupent de ces vieilles disputes devant des habitués de paroisse, directeurs nés de la canaille, & presque confondus avec elle.