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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome III, 1782.djvu/98

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venable, parce qu’il manque d’instruction, qu’il ne sait point lire, ainsi que le plébéien Anglois.

Comme il ne jouit point de la liberté de la presse, il manquera long-tems de capacité ; il est voué à l’ignorance. Son patriotisme n’étant pas éclairé, il est nécessairement foible ou ne connoît que des saillies qui se refroidissent. Il n’a pas même la liberté de se livrer à ses affections : on redouteroit peut-être ses applaudissemens autant que ses murmures.

Paris enfin n’a point de bouche publique, par où s’échappe le cri fort & direct de la vérité : elle ne tonne jamais à l’oreille du souverain ; elle sort d’une maniere timide & détournée du sein du petit nombre qui, supportant moins le fardeau des maux publics, voit avec plus d’indifférence les méprises du gouvernement.

Ainsi point d’activité, point d’énergie pour les choses publiques, parce que le peuple n’a ni le droit de parler ni d’être écouté. Il sait très-bien qu’on métamorphoseroit