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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/127

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qui doive passer tout l’été à Paris. Il est du bon ton de dire sur le Pont-Royal, j’abhorre la ville, je vis à la campagne.

Il n’y a plus d’hommes rustiques ; mais le fat est encore commun.

Les femmes du rang le plus distingué trichent quelquefois au jeu avec une tranquille audace : elles ont en même tems l’effronterie de dire à celui dont elles ont placé l’argent sur une carte qui gagne, qu’elles n’ont pas mis. Comme cela arrive au jeu des princes, on ne peut se venger d’elles qu’en publiant le fait le lendemain dans tout Paris. Elles font semblant d’ignorer le bruit qui court.

Le ton des femmes de qualité est devenu extrêmement fier, tandis que le ton des seigneurs est honnête.

Les Parisiennes achetent quatre ajustemens contre une chemise. On a de la toile en province, & des blondes dans la capitale.

Un ouvrage en plusieurs tomes n’est jamais lu à Paris, que quand la province & l’étranger ont décidé son mérite.