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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/130

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Cléon appelle Damis son ami : c’est un homme dont il a fait la connoissance il y a vingt-quatre heures ; aussi quelqu’un disoit, j’ai fait cette année trois cents soixante-quatre amis. Il étoit au trente-un décembre.

Toutes les villes du royaume s’inquietent de Paris, autant par jalousie que par curiosité. Paris ne s’embarrasse d’aucune ville du globe, & ne songe qu’à ce qui se passe dans son sein & à ce qui se fait à Versailles.

On entend parler de Lyon, de Bordeaux, de Marseilles, de Nantes ; on croit à l’opulence de ces villes, mais point à leurs amusemens, à leurs plaisirs, encore moins à leur goût. Le titre d’académicien de province est un titre qui fait rire ; & tel vérificateur qui ne fréquente que les cafés, haussera les épaules au nom d’un homme de mérite qui lui paroîtra ridicule, uniquement parce qu’il écrit en province.

Paris veut être le centre unique des arts, des idées, des sentimens & des ouvrages de littérature, & cependant il n’est plus permis