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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/149

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perruque. Les garçons limonnadiers, toujours en veste, portent du café & des bavaroises dans les chambres garnies. On voit en même tems des apprentifs écuyers, suivis d’un laquais, qui, montés sur des chevaux, courent battre les Boulevards, & font payer quelquefois aux passans leur malheureuse inexpérience.

Sur les dix heures, une nuée noire des suppôts de la justice s’achemine vers le Châtelet & vers le Palais : vous ne voyez que des rabats, des robes, des sacs[1], & des plaideurs qui courent après.

À midi, tous les agens de change & les agioteurs se rendent en foule à la Bourse, & les oisifs au Palais-Royal. Le quartier Saint-Honoré, quartier des financiers & des hommes en place, est très-battu, & le pavé n’est rien moins que libre. C’est l’heure

  1. On dit qu’il faut porter trois sacs à ce palais ; sac de papiers, sac d’argent, sac de patience.