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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/162

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Le bourgeois qui a besoin d’économie, ne sort pas des barrieres. Il va se promener assez ennuyeusement aux Thuileries, au Luxembourg, à l’Arsenal, aux Boulevards. Si dans ces promenades il y a une seule robe retroussée, pariez que c’est une femme de province qui la porte.

Le peuple va encore à la messe, mais il commence à se passer des vêpres, que le beau monde appelle l’opéra des gueux. Il faut qu’il reste debout dans les églises, ou qu’il paie une chaise. Cela est très-mal vu ; on lui demandera six sols pour entendre un sermon assis. Les temples sont donc déserts, excepté dans les grandes solemnités, où les cérémonies le rappellent. Quoi, de l’argent encore pour entendre l’office divin !

Pendant l’octave de la Fête-Dieu, il y a toujours beaucoup d’affluence au salut & à l’exposition du Saint-Sacrement : il est vrai que c’est pour la petite bourgeoise un prétexte de sortir & de se promener à la tom-