Aller au contenu

Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/201

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
( 199 )

C’étoit de là qu’il faisoit voir le feu de la paix en 1763 ; cette enceinte immense si prodigieusement peuplée ; ces quais chargés de têtes rangées en amphithéatre, & ces figures étrangeres, mêlées aux physionomies parisiennes : car une multitude de paysans étoient accourus de trente & quarante lieues. L’on remarquoit à chaque pas des hommes qui, par leur costume, leur étonnement & leur visage, annonçoient que la curiosité les avoit appellés du fond de leur province.

Si quelque chose a pu donner une idée de cette vallée de Josaphat dont parle l’Écriture, c’étoit cette assemblée mobile & ondoyante, qui tantôt s’écouloit comme des flots, tantôt offroit des phalanges mouvantes, qui se balançoient dans un repos animé & majestueux. Point de tableau plus admirable par la variété, point de plus étonnant par la population.

On souhaite un nouveau pont pour la communication du faubourg Saint-Honoré, du Roule & de Chaillot, au fauxbourg S. Germain, au Palais-Bourbon & aux Invalides.