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Page:Mercier - Tableau de Paris, tome IV, 1782.djvu/302

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monumens brisés, triste reste de leur magnificence passée. Hélas ! les grandes villes modernes éprouveront un jour la même révolution. Cette riviere utilement resserrée dans des quais majestueux & formés de pierres, encombrée par des débris immenses, se débordera, & formera des étangs bourbeux & infects ; les ruines des édifices boucheront ces rues alignées au cordeau ; & dans ces places où un peuple nombreux s’agite, les animaux venimeux, enfans de la putréfaction, ramperont autour des colonnes renversées & à moitié ensevelies.

Est-ce la guerre, est-ce la peste, est-ce la famine, est-ce un tremblement de terre, est-ce une inondation, est-ce un incendie, est-ce une révolution politique, qui anéantira cette superbe ville ? Ou plutôt plusieurs causes réunies opéreront-elles cette vaste destruction[1] ?

  1. Agézilas, vainqueur de la Phrygie, ôta les habits aux prisonniers, & les exposa nus en vente, les vêtemens d’un côté, les hommes de